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Ce blog, créé en octobre 2006, a pour mission de partager nos passions en musique,  cinéma, bouquins et plein d'autres choses encore.

De Nantes à Brest, puisque ce sont les villes qui bornent notre éloignement géographique, nous utilisons le blog comme canal de nos coups de coeur !

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dossier Beatles

 

 

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 16:53

Trevarez-Chateau reflet dans le bassinCa ressemble à un conte de fée. Il était une fois un monsieur très très riche. Il aurait voulu être président de la république mais il n’était que député et président du Conseil Général du Finistère, ce qui, avant la décentralisation, n’avait pas le même prestige. Ce n’était pas un roi, mais il rêvait d’un château.

 

L’argent ne posant pas de problème, il voulait construire dans un très grand parc, une bâtisse suffisamment imposante pour accueillir ses amis et relations politiques et sociales, histoire de leur en mettre plein la vue. Rien n’était trop beau : salle de bal, salle à manger gigantesque, fumoir, bibliothèque… Et le tout équipé de ce qui pouvait se faire de mieux et de plus moderne en termes de technologies. Charpente métallique, chauffage central, électricité, 3 ascenseurs, 22 salles de bains, 2 piscines…

 

L’architecte… lui construisit son château dans un style très en vogue à l’époque : l’ecclectisme ; un style nouveau empruntant tous les courants architecturaux du passé. Quelques éléments Art-déco, alors en vogue pour mettre une petite touche actuelle et voici notre château de Trévarez qui s’élève, en briques rose, sur les hauteurs des montagnes noires, à Saint-Goazec.

 

Trevarez-james de KerjeguCet homme c’est James de Kerjégu. La construction de son château, qu’il ne compte occuper que 3 mois par an (le reste du temps, il réside dans son hôtel particulier parisien), s’achève en 1907. Le conte de fée tourne au vinaigre puisque le châtelain décède l’année suivante.

 

C’est Françoise, sa fille, qui reprendra le destin de Trévarez en main. Mais elle va progressivement délaisser le château pour rejoindre son mari en Loire Atlantique.

 

La fin de la seconde guerre mondiale porte un coup fatal au château. Celui-ci, alors occupé par les allemands, est bombardé et éventré.

 

Il faut attendre 1968 pour que le Conseil Général du Finistère en fasse l’acquisition et, lentement mais sûrement, entame un programme de rénovation.Trevarez-Chateau detail

 

Aujourd’hui seules 3 pièces du château se visitent au rez-de-chaussée. Le reste de la bâtisse a été dévoré par le mérule et est peuplé d’une colonie de 600 chauves-souris.

 

C’est tout cela que nous a expliqué Lise, notre guide. En ce 24 octobre en effet, 3 visites différentes étaient programmées : visite du parc, des sous-sols et de l’intérieur.

 

Cela faisait longtemps que je voulais retourner à Trévarez. Aussi l’enfilade des 3 visites ne m’effrayait pas du tout, bien au contraire : j’avais bien l’intention, à l’issue de la journée, d’être incollable sur le domaine.

 

La ballade du parc au château nous offrait un décor incendié par les couleurs automnales qui paraient le feuillage. Le château apparaît rapidement, avec un jardin aménagé à la française en premier plan.

 

Trevarez-Chateau cuisine sous-solPuis vient le moment (2e visite) d’accéder au sous-sol. Cette partie ne se visite qu’accompagné et ne se fait, semble-t-il, que très rarement. De fait, le premier sous-sol, éclairé par les fenêtres qui donnent sur la vallée, n’a été ni rénové ni nettoyé. Ce lieu était occupé principalement par la cuisine, la boucherie, des dessertes pour ranger les denrées et une immense glacière. Ici, tout n’est que rouille et poussière. L’endroit est resté tel quel, sans restauration et sans entretien. Ce n’est pas vraiment très beau mais ça a quand même le charme du vécu, avec un petit côté fantomatique.

 

Nous remontons à la surface pour l’expo « Bâtir un rêve ». Il ne reste pas grand-chose du mobilier du château qui fut vendu aux enchères par les derniers propriétaires avant l’acquisition des lieux par le Conseil Général. Mais l’expo nous présente du mobilier et des éléments techniques d’époque mettant en avant le côté moderne de la construction. En revanche, il est difficile avec les aménagements actuels de se faire une idée de l’agencement tel qu’il était à l’époque du châtelain. Quelques photos anciennes nous révèlent des intérieurs richement et abondamment décorés.

 

Trevarez-Chateau vue generale 1Lise, notre guide, maitrise parfaitement l’histoire du château mais s’embrouille dès qu’elle parle de technique. D’ailleurs, elle jalonne régulièrement ses commentaires de « en fait… ». Au terme de 3 heures de visite, il est temps de la quitter. Elle nous informe des nombreux projets pour le château. Ouverture de la salle de bal, sans rénovation mais permettant au visiteur d’admirer le volume, du sol au plafond, dégagé dans le château par le bombardement. En projet également, offrir la possibilité de visiter la partie privative du château. Pour aboutir à cela, du temps et de l’argent seront nécessaires.

 

Il est certain que le Conseil Général du Finistère ne dispose pas du même budget que James de Kerjégu pour son ambitieux projet, soit l’équivalent actuel de 18 millions d’euros !

 

Trevarez-cafe gateau

Avant de repartir, nous faisons une halte à la cafétéria qui servait un délicieux gâteau breton aux pruneaux.

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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 11:36

Montparnasse-bienvenue metroVous avez remarqué, du premier coup d’œil, le tréma sur le « u » de Bienvenüe ? Bien sûr…

Moi, il m’a fallu des décennies pour découvrir cet appendice incongru sur ce que j’ai toujours (depuis la petite enfance) considéré comme un message d’accueil bienveillant.

 

« Bienvenue à Montparnasse » voilà ce que le petit rêveur que j’étais lisait sitôt quitté le train pour rejoindre le métro. En réalité, le Bienvenüe en question n’est autre que le nom de l’un des inventeurs du métro parisien : Fulgence Bienvenüe.

 

Voilà comment on démystifie un mythe. Il n’empêche que j’aime bien ce quartier de Montparnasse. C’est Paris bien sûr, mais on est encore un peu en Bretagne, il suffit de lire les noms de certains bistrots, de certaines rues... A la fin des années 70, quand j’ai commencé à me déplacer sans mes parents, l’étape parisienne obligée était la FNAC. L’enseigne n’existait pas en province et proposait à l’amateur toutes sortes de raretés discographiques, en particulier un choix d’imports extraordinaire. Ca aussi, ça a bien changé… Avec les copains une fois qu’on avait dépensé nos faibles subsides en vinyles, il nous restait encore quelques pièces pour une bière ou deux et un ticket de métro. Quant à savoir ce que nous allions bien pouvoir faire à Paris… Les vieux monuments, déjà visités jusqu’à saturation avec nos parents, ne déclenchaient guère l’enthousiasme. Ah ! Ces jeunes provinciaux ! Ensuite, tout de même, je me suis un peu « culturé ». A moi Beaubourg, les musées Nationaux, le musée Rodin, puis les grands concerts à Bercy… Curieusement, je n’ai jamais vraiment profité de Paris by night et je le déplore…

 

POUR CE DEPLACEMENT PARISIEN, aussi bref que professionnel, je n’avais pas le temps de flâner. Aller-retour dans la journée pour une réunion de 4 heures du côté de St-Denis.

 

greve rerJ’aurais dû me douter que le trajet St-Denis-Montparnasse en une heure, un vendredi soir, un jour de départ en vacances avec des perturbations du trafic liées aux mouvements de grève, était totalement inenvisageable. J’ai pourtant tenté l’expérience. « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » disait Nietzsche.

 

Mes déboires en 3 étapes :

1 – j’attends le RER sur la mauvaise voie. Mais pas trop longtemps. On va donc dire que ce point ne compte pas. Le RER, perturbé, met un temps interminable à quitter la station La Plaine-Stade-de-France. Il s’arrête finalement Gare du Nord « tout le monde descend » nous annonce-t-on ! Hé ! C’est pas ça que j’ai sur mon plan, moi ! Il faut se rendre à l’évidence, il n’ira pas plus loin. Ma chérie m’expliquera à mon retour que la ligne B « bénéficie » d’une double exploitation : RATP intra muros, SNCF extra…

2 – me vl’à à courir à la recherche du métro. Que je prends dans le mauvais sens, direction Porte de Clignancourt. Je m’en rends compte à peine dans la rame mais trop tard : il me faut attendre la station suivante pour prendre la bonne direction que me conduira à Montparnasse. 13 stations séparent les deux gares. C’est beaucoup… c’est trop. Parcouru de tics nerveux, je regarde l’heure toutes les 30 secondes, et encore en me retenant de ne pas le faire plus souvent. Le métro arrive enfin à Montparnasse-Bienvenüe à moins cinq.

3 - Mon train est à 18h pile ! Je me dis, optimiste : en courant, c’est jouable. Sauf que courir dans les couloirs souterrains, à cette heure ci, c’est tout simplement impossible : la masse est compacte et vous avez beau jouer des coudes, l’avancée est bien trop lente. En plus il y a cet interminable et long couloir. Je cours, je cours, je dévale les escaliers, je transpire, j’en ai un point de côté mais je cours toujours car j’ai la foi : j’aurai mon train.

 

Hé bien non ! J’ai raté mon TGV ! A une ou deux minutes près, mais je l’ai raté !

 

Ne me reste qu’à prendre le suivant. Mon optimiste a totalement disparu tandis que j’éponge les litres de transpiration qui ruissellent sur mon front. Je me dirige vers la billetterie, très sollicitée sans beaucoup d’espoir d’obtenir une place dans le train suivant. Je veux prévenir ma chérie et c’est à cet instant que mon téléphone mobile m’annonce « batterie faible » pour s’éteindre définitivement. Le lâche ! C’en est risible. Je convaincs, non sans mal, le type derrière moi de me laisser passer un SMS sur son bel iPod. « Vous devriez mettre votre nom à la fin du message » me conseille-t-il. Pas con !

 TGV Atlantique

Comment c’était déjà la pub ? « SNCF, c’est possible ! » Et, en effet, j’ai pu échanger mon billet pour le train suivant, en placement libre. « Strapontin » ils appellent ça. Comme au théâtre.

 

J’ai juste le temps de m’acheter un sandwich. Je suis bien tenté par la pomme, vendue par le même « relais » à 1,50 euros. A ce prix, le cageot a dû faire le trajet en taxi de Fouesnant à Quimper pour monter en 1ère classe dans le TGV.

Ha ! Qu’il est doux de s’installer dans le moelleux fauteuil du TGV, en sachant que, dans quelques heures, l’on sera revenu à la maison. Mon Ipod sur les oreilles, de la lecture à volonté (j’ai de quoi donner à lire à l’ensemble des voyageurs autour de moi) et un bon sandwich pour tout à l’heure… Que du bonheur.

 

A partir de Rennes, derrière moi, un jeune couple d’étudiants révise l’anatomie de la jambe de haut en bas. La fille est anxieuse : elle va rencontrer ce soir, en descendant du train, les parents de son petit copain. « Et si ceci… Et si cela… » s’inquiète-t-elle . « Mais non ! » répond inlassablement le garçon. « Et puis, tu sais, à l’heure où nous arriverons, ils seront pressés de se coucher ! »

 

TGV interieur christian lacroixDevant moi, il y a Paul et sa maman. Paul va passer les vacances chez son père, à Brest. Il est bien sage sur la moitié du trajet, il mange soigneusement et écoute bien sa maman. Mais à l’heure du coucher, ce n’est plus pareil et maman menace régulièrement Paul d’une bonne fessée « A 3, je te la donne… 1… 2… » Mais Paul, pas idiot, obtempère à la dernière seconde. C’est sympa le TGV le soir, on assiste à un petit sitcom où chacun se raconte involontairement et discrètement. Untel téléphone pour s’assurer qu’on viendra bien le chercher à la gare, un autre rigole tout seul devant son PC, il doit regarder un film et Paul continue à exaspérer sa maman. Dans le couloir de grands ados se poursuivent avec des bouteilles d’eau. La vie, quoi !

 

En descendant du train, je dis à la jeune étudiante « Vous savez, les parents de votre ami sont sûrement aussi inquiets que vous. Tout va bien se passer ». Et son copain d’ajouter : Et puis… ils sont sympas les bretons ».

 

Ce n’est pas moi qui l’ai dit.

TGV

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 16:54

Des Hommes et des DieuxDES HOMMES ET DES DIEUX

Film français de Xavier Beauvois

Avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale

Sorti le 8 septembre 2010

 

Une fois de plus, la journée s’était écoulée sans que je ne prenne le temps de choisir le film pour ma sortie ciné du soir. A la bourre, comme toujours !

 

Au final, je me rabats vite fait sur Allociné.

 

Premier constat : tous les films que je voulais voir étaient soit sortis de l’affiche brestoise, soit pas encore entrés. Contrariant !

Après un sévère écrémage, ne restaient en lice que deux films : Le dernier Bernard Blier (Le Bruit des glaçons) et Des Hommes et des Dieux.  A priori pas grand-chose en commun.  Pourquoi ai-je choisi le second ? Pour une raison toute conne :(décidément à la bourre jusqu’au bout),  le premier film avait déjà débuté depuis 2 minutes lors de mon arrivée au guichet. Et ça, vraiment, je ne supporte pas.

 

Des Hommes et des Dieux raconte la vie d’une petite communauté de moines en Algérie, entre 1995 et 1996, à une époque trouble où il ne faisait pas bon être un étranger. Le GIA sème la terreur dans un pays que le gouvernement ne semble plus maitriser. Ces moines trappistes français sont parfaitement intégrés et appréciés par la population locale. Frère Luc, médecin, prodigue ses soins à près de 150 patients certains jours, la communauté vend son miel, rend divers services, cultive son jardin, chante et prie.

 

Le film montre cette vie, presque comme un documentaire. Une vie simple, ordinaire et pourtant pleine de sens et de beauté.  Lorsque la menace pèse de plus en plus lourdement sur leur sécurité, les moines s’interrogent : faut-il rester ? Sont-ils venus ici pour mourir en martyrs ? Chacun pèse le pour et le contre et si le frère Christian a tendance à imposer son point de vue, on lui rappelle qu’il n’a pas été élu pour décider pour le groupe.

 

L’histoire des moines de Tibhirine est authentique et avait, à l’époque, choqué l’opinion publique.

Servi par des acteurs magnifiques, le film nous montre, sans fard, sans austérité et sans gravité, la vie de ces moines, des hommes qui ont choisi une vie hors norme, consacrée à Dieu, à la prière et aux autres. Cependant, ces hommes nous ressemblent. Avec leurs doutes, leurs peurs, leurs fiertés. 

Michael Lonsdate et Lambert Wilson sont extraordinaires. On sait qu’ils ont, avec les autres comédiens, fait un stage de plusieurs jours dans un monastère pour préparer le film. Pourtant, force est de reconnaître que c’est bien leur talent d’acteur qui permet ainsi de pousser leurs personnages aussi haut.

 

Avant d’être un film religieux, ce film traite de l’humilité des hommes mais aussi et surtout de la liberté.  Lorsque la peur nous tenaille, alors qu’elle est forte au point de dicter nos actes, ces hommes ont trouvé la force d’être fidèles à leur engagement et fidèles à eux-mêmes, comme des hommes libres.

Des Hommes et des Dieux photo

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 17:16

Depuis longtemps, cette petite enseigne de la rue Jean-Jaurès semblait à l'abandon : supports publicitaires bleuis par les UV, vitrine sale, vieux courriers glissés sous la porte...

 

Le dernier "petit" disquaire de Brest s'en est allé...

 

Voici le bien bel hommage d'Alain Coquil dans le Télégramme de ce jour.

 

Telegramme music 7

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 12:16

Beg-Meil - La Cale - JACK (1990) 600Il est des lieux avec lesquels nous avons un rapport très fort. Bien souvent, ces lieux sont intimement liés à un moment de notre vie, et souvent à notre enfance. Nous ne voulons pas que ces lieux changent, évoluent, se modernisent. Au contraire, nous souhaiterions les placer sous cloche afin que rien ne change et que le site de nos plus jeunes années soit préservé tel qu’il était jadis.

Beg-Meil est, pour moi, l’un de ces lieux.

 

Cette petite station fouesnantaise a, comme partout ailleurs, subi les affres du temps et s’est adaptée à l’évolution de la société.

 

Il y eut l’ouragan de 1987 qui détruisit la pinède et endommagea de nombreuses villas. Certaines, plus ou moins délaissées, ne s’en remirent pas. Les hôtels fermèrent les uns après les autres tandis qu’un peu partout poussaient des résidences d’appartements. Moi-même je vous écris de la résidence de l’hôtel des Dunes.

 

Quand j’étais enfant, notre plage c’était Kermyl et nous garions la DS19 près de ce vieil hôtel abandonné, symbole d’une époque révolue, celle où le mot vacances rimait avec aisance. (cela dit,  en ces temps de crise, ma rime redevient actuelle).

 

L’an passé ce fut au tour du Thalamot de fermer ses portes ; cet hôtel dans lequel j’ai exercé mon premier job d’été comme plongeur. Nous y avons bu une dernière coupe de champagne, servie par mon ancien patron, l’affable Michel Le Borgne. Tout fout l’camp !

 

Aujourd’hui, en cet été 2010, il ne reste plus rien à la pointe, pas même un marchand de glaces (l’année dernière, il y avait « reggae Man » un pur rasta avec son camion aux couleurs jamaïquaines et sur lequel était écrit en lettres arrondies « tout va bien »).

 Residence jardins de beg-Meil

En ville, la nouvelle résidence de luxe, « Les jardins de Beg-Meil » est achevée et il n’a pas fallu un an pour écouler les  derniers appartements. Antérieurement, à cette adresse était l’hôtel « Au bon Accueil » où mon copain Pierre travaillait au même moment que moi au Thalamot.

 

Boucherie-charcuterie à vendreLa boucherie-charcuterie est fermée et à vendre. Elle ne rouvrira jamais.

 

Encore et inlassablement : des appartements dans lesquels d’anciens campeurs économes et las des courbatures et des vicissitudes de la toile de tente investissent. Reconnaissons que le choix est plus fin que celui du camping-car (passer ses vacances à conduire un camion !) Une note positive : j’aime assez le côté rétro de cette nouvelle résidence bâtie dans un style évoquant les villas de bordure de littoral.

 

Voilà, tout change. Brutalement parfois comme lorsque l’on démolit un vieil hôtel. Ou par petites touches, lorsqu’un commerce disparaît. Nous n’y pouvons rien, il s’agit d’intérêts privés qui, sans doute, s’adaptent aux évolutions de la consommation.

 

Mais lorsque intérêt public et intérêt privé s’opposent, la polémique s’en mêle et envenime le débat. La loi de 1986 sur le littoral a souvent été source de conflits ou tout au moins de tensions. Cette loi nous a permis d’accéder à des paysages côtiers sublimes, jusqu’alors seulement visibles par quelques bien nantis. A Fouesnant, c’est un chemin partant de la cale de Beg-Meil jusqu’à la plage de Cap Coz qui fut ouvert, privant ainsi la somptueuse propriété de Bot-Conan de son accès direct et privatif à la plage.

 

Le marcheur peut ensuite poursuivre son périple jusqu’à Concarneau et sans doute encore au-delà.

Franchement, je m’en suis réjoui.

 

La zone litigieuseMais il reste, de la pointe du sémaphore à la cale de Beg-Meil, une frange du littoral où le sentier côtier n’existe pas. Une zone occupée par de somptueuses et cossues villas, propriétés de personnalités tout aussi remarquables.

 

« Favoritisme », « passe-droit », « privilèges » hurlent les adhérents et sympathisants de l’ASPF (Association de Sauvegarde du Pays Fouesnantais) qui réclament l’ouverture du sentier. A force de pétitions et de revendications, elle a obtenu des pouvoirs publics l’ouverture d’une enquête publique qui vient de se clore le 15 juillet dernier. Il est à parier que d’ici l’an prochain l’on puisse donc relier la cale par la côte. Une bonne chose ?

 

Je ne pense pas ! Cette zone, bientôt foulée par les hordes de piétons – pardon, de randonneurs – va être bardée d’infrastructures qui s’accrocheront à la roche. Les cormorans, les grands goélands et les petites sternes, qui occupent ce secteur en toute quiétude, devront trouver d’autres lieux pour nicher et s’ébattre. l'escalier de la fin (du sentier)

 

Au nom de la loi sur le littoral, est-il nécessaire sinon obligatoire de pouvoir fouler chaque centimètre de la frange côtière ? Ma réponse est non. Le chemin creux, par lequel passe encore aujourd’hui le GR a tout le charme requis pour une balade ombragée. Et pour ceux pour qui le passage par la côte est vraiment essentiel, il faut savoir qu’à marée basse, il est facile de se frayer un chemin entre les plages et les rochers. 

 

Avec ce nouveau sentier, c’est ma madeleine qui va être encore un peu plus grignotée. Voilà un argument qui pèsera sûrement dans la décision finale des pouvoirs publics.

 

En conclusion, y'a quand même une arête !

 

y'a comme une arête

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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 12:35

Rabeats-billet_250.jpgLa FORET-FOUESNANT

14 Novembre 2008

 

Il existe dans le monde des centaines de « Cover Bands » spécialisés dans le répertoire des Beatles. Certains poussent le bouchon jusqu’à ressembler au plus près du célèbre quatuor. Les Rabeats sont de cette trempe. Costumes d’époque, coupes de cheveux, bottines, décor : rien n’est négligé.

 

Que penser de cette démarche ? Si l’on pense aux clones d’Elvis Presley ou en France de  Johnny Hallyday ou de Claude François (voir le film « Podium »), l’on est en doit d’être, pour le moins, circonspect. Le mauvais goût est au rendez-vous et l’entreprise ridicule par principe.

 

J’ai pu entendre ou lire, ici et là, quelques avis différents sur la question. Puisque l’on n’a aucune chance de voir les Beatles en concert, pourquoi ne pas se satisfaire de cette reconstitution ?

 

Le mieux était de constater sur place.

 

Premier constat : la jolie salle Nautilus de la Forêt-Fouesnant n’est pas le Shea Stadium et le public des Rabeats n’a rien des jeunes filles hystériques que l’on peut voir dans les documentaires qui se respectent. Le public du Nautilus est familial et la moyenne d’âge doit osciller autour de 55 / 60 ans. Ce préambule n’est pas en soi une découverte mais il infirme le postulat évoqué plus haut : non, on ne peut se faire une idée d’un concert des Beatles. Il manque déjà le contexte.

 

Vers 21h15 le rideau rouge s’ouvre sur les Rabeats. Costumes sans col époque 1963, coupes de cheveux millésimées 1965. Les instruments sont, eux aussi, identiques à ceux des Beatles première période : Batterie Ludwig perchée sur une estrade, Basse violon Höfner, guitares Rickenbaker et Gibson. Les amplis Vox sont là aussi. Vraiment parfait. Le décor est en noir et blanc et les images projetées sur le rideau du fond évoquent les rayures des films d’époque. Niveau visuel, vraiment, c’est du 20/20 ! Evidemment, les Rabeats n’ont pas poussé le bouchon à recourir à la chirurgie esthétique pour se rapprocher encore de leur modèle. Mais tout de même, le résultat est bluffant.

 

Question musique, c’est tout aussi excellent. Le son est parfait, les arrangements rigoureusement conformes et les musiciens en place. On se doute bien que dans un tel océan de louanges, arrive maintenant le moment de la critique. Sans plus attendre, la voici. Le groupe ne compte qu’un chanteur, Sly, qui interprète à lui seul l’ensemble du répertoire. Difficile de retrouver les intonations à la fois de John, Paul et Georges (sans oublier Ringo). La voix du chanteur des Rabeats n’est pas désagréable et monte bien quant il le faut, mais elle ne ressemble guère à une aucune voix des Beatles.

 

Entre les chansons, rien que des tubes bien sûr, le chanteur s’adresse au public en anglais. Sans doute pour renforcer l’illusion. Ceci dit, avec son accent bien français – les Rabeats sont d’Amiens – on comprend sans problème les interventions non dénuées d’humour.

 

Fin de la première partie, une quinzaine de chansons consacrées à la période 1962/1966.

 

Vingt minutes plus tard, le groupe revient. Cette fois, il arbore les costumes du Shea Stadium de 1966. On se doute que cette seconde partie sera dédiée aux années 1967/1969 et on ne se trompe pas. Les Rabeats s’attaquent ici à du lourd. Car on sait que Beatles ne donnaient plus de concerts et passaient leur vie en studio. Difficile voire impossible de reproduire ce travail de studio en concert avec des instruments électriques traditionnels sans ajouts de sons externes. C’est pourtant le challenge que relève le groupe. Et moi je dis : chapeau ! C’est là que le groupe, à mon sens, se révèle et se lâche. Compensant le format minimaliste du quatuor (c'est-à-dire pas de section de cuivres, pas d’orchestre symphonique, pas de Billy Preston aux Claviers, pas de Mellotron ni de Georges Martin pour bidouiller les sons) les Rabeats prennent des libertés avec les arrangements et osent enfin sortir du cadre. Ils nous offrent ainsi des versions vraiment très belles et inspirées de « I’m The Walrus »  ou encore « I Want You » (une partie de basse énorme). Ils osent même, sans ridicule et avec les honneurs, interpréter « A Day In the Life ». Les Beatles des dernières années expérimentent à tout va, explorent dans tous les sens. Les Rabeats ne négligent aucune facette, allant jusqu’à interpréter le violent « Helter Skelter » avec rage et guitares saturées, prenant le risque de défriser un public plutôt sage. Les consensuels « Hey Jude » et « Let It Be » (Sly au piano) ramènent vite l’ordre et le calme.

 

Le concert s’achève par un double rappel énergique (Get Back, Twist and Shout, Rock&Roll Music) avec des solos de batterie et de basse qui nous confirment, mais était-ce nécessaire, la virtuosité des instrumentistes. 

 

Pour achever le tout, Sly, seul, nous joue « Goodnight » une chanson rare de l’album blanc.

 

A mon avis, pour cette seconde partie, des costumes plus flowers power avec chemises à jabots eurent été mieux appropriés.

 

En deux heures et une bonne trentaine de chansons, les Rabeats ont bien balayé le répertoire. Evidemment, on ne ressent pas le frisson qui nous parcoure lorsque l’on voit Paul McCartney, en chair et en os, arriver sur la scène de Bercy. Mais, tout de même, le bonheur d’entendre un joli florilège des titres des Beatles, avec des tubes mais aussi quelques chansons moins connues, n’est pas à bouder. Et c’est un public rassasié qui sortait de salle, chacun évoquant les albums auxquels se référaient telle ou telle chanson, les hommes faisant un subtil étalage de leur érudition tandis que les femmes trouvaient les musiciens « si mignons dans leurs petits costumes ». Un bel hommage aux Beatles en tous cas.

 Site : http://www.rabeats.com/

 

 

 

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5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 23:01

Sur la radio, pendant le trajet de retour de vacances (tout à une fin…) j’apprends que QUEEN se reforme avec Paul Rodgers en lieu et place de Freddy Mercury.

Un peu plus tard, j’entends que LED ZEPPELIN prépare un nouvel album mais on ne sait pas si Robert Plant sera de la partie.

Alors je dis « non, non, non et non ». Trop c’est trop ! Dans l’énervement j’échappe de peu à une embardée sur la rampe de sécurité. Si je veux bien admettre que ces artistes soixantenaires, millionnaires (au moins), ne veuillent pas prendre leur retraite, je trouve au minimum inconvenant qu’ils exploitent à nouveau un nom qui n’a plus, selon moi, aucune légitimité et, pire, terni son image.

Il existe pourtant des cas « borderlines ». Prenons les Who. Ils avaient repris la route après la mort de leur batteur fou Keith Moon en 1978. Il ne s’est guère produit grand-chose d’excitant depuis, la surdité de Pete Townsend n’arrangeant rien. Pourtant, au début de cette décennie, un regain de vitalité avait été noté par les critiques. Manque de pot, en 2002, c’est au tour de John Enthwistle, bassiste, de casser sa pipe, à la veille d’une tournée américaine. Aujourd’hui le groupe tourne avec le fils de Ringo Starr, Zak Starkey et Pino Pallidino. Mais il reste Roger Daltrey et Pete Towhend. Or, la simple association de ces deux noms mérite l’appellation « Who ».

Pour LED ZEPPELIN, c’est pareil. Même si les rôles du batteur (John Boham, décédé en septembre 1980 et remplacé par son fils Jason) et du bassiste/claviers, John Paul Jones sont Loin d’être négligeables, il faut quand même admettre que les deux noms qui s’imposent à Led Zeppelin sont Robert Plant et Jimmy Page. Le plus curieux est que ces deux là ont joué ensemble sur disque et sur scènes dans les années 90 sans utiliser le nom de leur groupe d’origine. Alors si aujourd’hui on me sort un Led Zeppelin sans Robert Plant, c’est simple, je me fache.

Aucun cas borderline : Deep Purple. Faut dire que l’histoire de ce groupe n’est pas limpide. Ls line-ups se sont enchaînés à un tel rythme que l’amateur lambda a perdu le fil depuis longtemps (mais pas les lecteurs assidus du canal !). Le groupe s’était stabilisé après le départ de Richie Blackmore (guitare) mais voilà que Jon Lord (claviers fondateur du groupe) prend maintenant sa retraite. Ne reste du groupe original de 1968 que Ian Paice (batterie) mais, attention, sont également présents Ian Gillan (chant) et Roger Glover qui étaient déjà là pour les enregistrements historiques (In Rock, Made In Japan et Machine Head). Alors ? est-on encore dans le « tolérable » ? Pour ma part, j’ai décliné leur passage à Brest. A terme, nous aurons dans 50 ans un groupe qui s’appellera encore Deep Purple mais bien évidemment, sauf progrès exceptionnel de la médecine, avec des musiciens qui auront remplacé les membres originaux au fur et à mesure de leurs départs.

Notre document (ci-dessus) : Jon Lord (Deep Purple) à table avec Jimmy Page (Led Zeppelin). La fille au milieu ? That is the question !

Revenons à QUEEN. Franchement, à quoi rime ce groupe sans Freddy Mercury ? Freddy Mercury était plus que le chanteur, il en était la vedette. Il symbolisait à lui seul le groupe QUEEN. Même si le nom du guitariste, Brian May, n’est pas non plus totalement inconnu, il n’en reste pas moins que QUEEN sans Freddy c’est un peu comme les DOORS sans Jim Morrison, ça ne ressemble à rien. Pour la petite histoire, peu de gens savent aujourd’hui que les Doors ont sorti deux albums sans leur chanteur. Deux flops évidemment.

Sinon, ce n’est pas que j’aie quelque chose contre Paul Rodgers. Au contraire, c’est un grand monsieur, fondateur et chanteur de Free (1968-1972) puis de Bad Company (1973-1998). Là n’est pas le problème. Le problème, c’est que Paul Rodgers NE PEUT PAS être le chanteur de QUEEN. Parce que ça ne rime à rien et que c’est complètement illégitime.

Et tant qu’on y est, pourquoi pas reformer les Beatles avec Paul McCartney, Ringo Starr, Eric Clapton (à la place de George Harrison) et, allez, Julian Lennon (dans le rôle de son père) ?



« All Things must pass » chantait très justement le regretté George Harrison qui déclara aussi « Les Beatles ne se reformeront pas tant que John Lennon sera mort ». Ce qui ne l’a pas empêché de contribuer à la chanson postume « Free As A Bird » des Beatles sorti en 1994.

 

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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 13:13

THE BLACK CROWES
WARPAINT
2008 (Silver Arow records)

On dirait le sud... 

Un peu d’histoire

Il fut une époque où le rock était géographique. Sur l’échiquier international, le roi était bien sûr à Memphis (Le King) mais c’est tout de même la reine qui détenait la plus haute autorité. Et la reine, mesdames, messieurs, elle n’est pas ailleurs qu’en Angleterre. Avec les Beatles, les Stones, Led Zeppelin, les Who, Pink Floyd et j’en passe, la Grande Bretagne était souveraine et impériale. En Europe, on parlait éventuellement aussi du rock allemand (Can, Amon Düll, Krafwerk) et on rigolait du rock français, quand on osait aborder le sujet (en France on excellait dans un autre domaine : la pop avec le pygmalion Gainsbourg et nos chefs d’orchestre tels que Michel Colombier, Jean-Claude Vannier, fondateurs sans le savoir de l’Easy Listening).

 

De l’autre côté de l’Atlantique, tout ou presque se passe aux Etats-Unis. La géographie est simple : Nord, sud, est, ouest. Chaque point cardinal a sa spécificité. Au nord, l’influence de Motown et du bruit des usines automobiles : J. Geils Band, Stooges, Bob Seger. A l’est, New-York avec le Velvet Underground, les New-York Dolls, les Cramps tandis qu’à l’ouest, sur la côte californienne gorgée de soleil, les Beach Boy, les Doors, suivis des Eagles, Doobie Brothers, Grateful Dead…

 

Quand au sud, il mettra du temps à trouver sa place. Le sud c’est le blues, drainé sur le Mississipi, c’est aussi la soul de Memphis ou encore le jazz de la nouvelle Orléans.

 

Il faudra des explorateurs venus d’ailleurs, comme Jerry Wexler (du label Atlantic) et Al Kooper (du label Columbia) pour révéler les jeunes chevelus qui, dans une terre particulièrement conservatrice, ont osé le mariage du blues (noir) avec la country (blanche) dans un style moderne (le rock). Ce seront les Allman Brothers Band, Lynyrd Skynyrd, les Outlaws, Atlanta Rhythm Section ou dans le registre texan les ZZ Top.

 

Aujourd’hui qui se souvient de ces groupes ? Qui parle encore de « rock sudiste » ? Quelques nostalgiques has been qui continuent à suivre les sorties d’album de buveurs de bière à la barbe blanchie, coiffés de Stetson et égrenant sur scène les vieilles scies d’antan.

Laid Back

Et pourtant, le style sudiste vaut tellement mieux ! Une musique gorgée de chaleur, mêlant avec bonheur toutes les influences sans distinction d’origines raciales. On y sent la moiteur du bayou, le soleil sur les champs de coton tandis que, sur une guitare, un homme gratouille paresseusement un vieux blues. JJ Cale incarne parfaitement ce style laid back qu’adoptera Eric Clapton dès 1973 avec 461 Ocean Boulevard.

 

Mais les guitares savent se faire plus incisives lorsqu’il s’agit de chauffer à blanc un boogie et le sud sera le champion des groupes à deux, voire trois guitaristes solistes mêlant leurs instruments dans de torrides batailles.

The Black Crowes (nous y arrivons)

C’est parce que ce disque évoque furieusement le southern rock que cette longue introduction m’a semblé nécessaire. A dire vrai, je découvre tout juste The Black Crowes (Les Corbeaux Noirs) avec ce « Warpaint ». Le groupe n’est pourtant pas de la première jeunesse et son association exceptionnelle avec Jimmy Page (Led Zeppelin) en 2000 aurait dû éveiller ma curiosité. Formé en 1984 à Atlanta (Georgie), il sortira son tout premier album en 1990 et connaîtra, avec le second « The Southern Harmony and Musical Companion » en 1992, un très grand succès commercial aux USA. La carrière du groupe évolue ensuite entre des hauts et des bas, se séparant en 2002 pour refaire surface en 2005 et produire aujourd’hui ce nouvel opus, salué comme un retour en force.

 

Les frères Robinson, Chris (Chant) et Rich (guitare), leaders du groupe, pratiquent une musique « old school » qui n’évoque pas seulement le sud mais aussi le rock anglais de la fin des années 60. Prenons par exemple « Wee Who See The Deep » avec son riff qui semble tout droit sorti d’un album de Free. Sur d’autres plages on songera aux Rolling Stones tandis que la voix de Chris Robinson possède un timbre proche de celui de Rod Stewart.

Avec toutes ces références, qui reste-t-il aux Black Crowes ? On l’a compris, ce n’est pas de leur côté qu’il faut espérer découvrir les nouvelles tendances musicales. Mais, finalement, est-ce qu’on ne s’en tape pas un peu ? En revanche on trouvera chez nos corbeaux une inspiration évidente, de vraies chansons et un savoir faire certain. Warpaint est un album au style homogène, cohérant et bien construit.

Il suffit d’écouter « There’s Gold in Them Hills », ballade furieusement sudiste, pour se laisser convaincre : Le sud n’est pas mort et ses valeureux guerriers, exhalent, avec Warpaint, tout son charme.

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 00:27

BRAQUAGE A L’ANGLAISE (The Bank Job)
Film anglais de Roger Donaldson
Avec Jason Staham, Saffron Burrows, Stephen Campbell Moore
Sorti le 6 août 2008


Le cinéma exploite depuis quelques temps une veine assez efficace qui consiste à prendre pour héros une association de malfaiteurs plutôt sympathiques, mêlant action, camaraderie et humour.

Dans ce créneau, nous trouvons, aux Etats-Unis, la série des « Ocean » emmenée par George Clooney, en France  « Cash » avec Jean Dujardin sans oublier le récent « Casse du siècle » avec Jean-Paul Rouve (pas vu). Le titre est sans doute en référence au « Braquage à l’Italienne » (The Italian Job) sorti en 2003 (pas vu non plus).

Ici, nous avons Terry, plutôt combinard que véritable truand, qui végète dans la vente de coupés et cabriolets aux compteurs rafraîchis. Il doit de l’argent et ses créanciers ne sont pas des enfants de chœur. C’est dans ce contexte que son amie Martine, ex mannequin lui présente une combine fumeuse pour cambrioler la Lloyds, grosse banque londonienne.

Terry et sa bande, en acceptant cette juteuse affaire vont se trouver impliqués dans un sac de nœuds qui mêle de manière complexe mafia, trafiquants de drogue, police, politiques et services secrets.

Il faut saluer ici une réalisation fluide, qui parvient à rendre passionnante une histoire assez tordue, inspirée d’un fait réel. Le casse lui-même est captivant, la suite l’est tout autant sinon plus. Terry va se révéler bien plus malin que toutes les polices et tous les truands réunis, pourtant bien déterminés à le coincer.

L’époque – 1971 – est parfaitement restituée. Les acteurs (et actrice, la somptueuse Saffron Burrows) bien que peu (ou pas) connus sont vraiment à la hauteur. Sans temps mort, l’action se déroule avec la cadence d’un bon vieux rock’n’roll comme le swinging London savait en jouer. Le bien nommé « Money » (pas celui du Pink Floyd) accompagne judicieusement le générique de fin.

Un film réjouissant, captivant, aux multiples rebondissements. On rit de bon cœur, humour anglais oblige, et on se demande avec une pointe d’angoisse comment tout cela va bien pouvoir se terminer.

Le film de l’été.

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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 18:33

Cyd Charisse est morte le 17 juin dernier. Ca n’a pas vraiment ébranlé les français. Bon, je ne demandais pas un deuil national, mais quand même. Même pas une petite redif. sur France 3 !

Mais que faisait donc Patrick Brion ?

L’actrice danseuse occupait une place de choix dans la constellation des stars d’Hollywood. Le cinéma des années 30 aux années 50 (après c’est encore bien mais c’est plus la même chose) connait une époque où le mot « glamour » trouve tout son sens, où les femmes sont nécessairement fatales et les hommes viriles. Lire ma critique de « la main au collet ».

Je ne vais pas refaire la filmographie facilement disponible sur de nombreux sites.

Dans ses films, Cyd Charisse a une classe, une tenue, une élégance. LA femme, sublime et sublimée. Une beauté exceptionnelle qui fait de chacune de ses apparitions un moment de grâce. Et puis cette paire de jambes, idéalement et magnifiquement sculptées. Rien de moins que ça ! Et même un peu plus car l’actrice joue dans la séduction et introduit dans un cinéma pudibond et conservateur un érotisme maîtrisé.

L’exemple parfait reste « Chantons sous la pluie » (1952). Voilà un film bon enfant, sympa comme tout. Et puis arrive la fameuse scène où, armée d’un porte-cigarette et de collants noirs, elle va mettre le danseur à ses genoux. Dès son apparition, le film bascule, le ballet devient torride et le spectateur, à l’instar de Gene Kelly, est captivé par les ondulations et le jeu de jambes explicite de l’actrice. Fascinant.

Tout aussi troublant, son jeu face à Fred Astaire dans « Tous en Scène » (The Bang Wagon-1953), réalisé par Vincente Minnelli, le maestro de la comédie musicale. Il existe une scène de danse, coupée au montage, d’une sensualité hypnotique.

On appréciera, ou non, pour son côté kitch, le désuet « Brigadoon » encore avec Gene Kelly, également de Minnelli, qui la dirigera à quatre reprises.

Cyd Charisse a marqué un genre, la comédie musicale, qui lui-même a marqué l’actrice au point que lorsque le « musical » tombera en désuétude, dès la seconde moitié des années 50, l’actrice chutera elle aussi.

Son dernier film majeur est, à mon sens, « Traquenard » (1958) un polar de Nicholas Ray où elle a pour partenaire Robert Taylor. Elle a alors 37 ans et est rayonnante. Ce film laisse entrevoir la possible carrière de l’actrice dans un nouveau registre pour elle.

Hélas, pour des raisons que j’ignore, Cyd Charisse ne connaitra plus le succès.

Et puis, il y a ce rendez-vous manqué : En 1962, elle figure au casting du film « Something Got To Give » aux cotés de Dean Martin et de… Marilyn Monroe qui décède pendant le tournage, laissant le film inachevé.

Elle avait 87 ans et avait donc cessé de tourner depuis longtemps. Je cherche une fin originale en évitant « Elle a disparu mais ses films restent ». Ceci dit, c’est pas faux non plus !

A consulter : un excellent site français, le bien nommé « Legs » (dont sont tirées les photos qui illustrent cet article)


 

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