Arnaldur INDRIDASON
Traduit de l’islandais par Eric Boury
(2000 – Edition Point Policier 2006)
L’Islande, la pluie, un cadavre, des personnages moroses et dépressifs, des histoires de viols, et encore cette pluie qui colle aux imperméables, des immeubles qui sentent la pourriture, la tombe d’un enfant mort à l’âge de 4 ans, un médecin alcoolique. Du glauque, du sordide, limite malsain… Sans compter tous ces noms imprononçables et impossibles à retenir (deux fois sur 3 ça finit par « dur » ou par « son »).
L’inspecteur Erlendur mène l’enquête. C’est un inspecteur de la trempe du commissaire Adamsberg, le héros de Fred Vargas. Un qui n’en fait qu’à sa tête, en dépit de toute logique et de toute méthode. Mais qui bien sûr s’avèrera au final particulièrement efficace parce que perspicace.
L’inspecteur a lui-même ses problèmes, notamment avec sa fille Eva Lind qui se drogue. Alors, entre son affaire à gérer plus les soucis familiaux, les plats congelés qu’il avale à même la barquette, cette pluie incessante ou encore cette douleur à la poitrine et cette consommation de cigarettes qu’il a du mal à maîtriser… y’a vraiment de quoi déprimer. C’est sûr, on n’est pas en train de lire Mary Higgins Clark !
L’auteur, sans rompre une intrigue qui s’avère captivante au fil des pages, nous dépeint admirablement une société pourtant peu reluisante ou chacun essaye de s’en sortir entre les rancoeurs, les vices et les addictions.
Certainement pas le roman de l’été, mais pourquoi pas sous la couette ou dans le salon, avec un bon feu de cheminée et un verre de whisky à portée de main, pour trouver un peu de chaleur.